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Ecrits (nuls)
Apolonia W. A.-Werner
Popularité : 25000
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Occupation : Vlogueuse
Faceclaim : Mitsuri Kanroji ; kny
Upgrades & Inventaire : ici je fais un blabla qui peut prendre plusieurs lignes oulalala
Apolonia W. A.-Werner
@PurePink



Dim 27 Mai - 23:47

HISTOIRE IEKI


Cette odeur de gomme fumée dans l’air ambiante, je la renifle, les larmes aux yeux. C’est là que c’est arrivé. C’est là, que mon père est mort, y a de cela moins d’un an. Même avec mon mètre 91, mes 88 kilos, et mes 25 années derrière moi, j’ai lâché toutes les larmes de mon corps. Pour moi, c’était un peu comme si tout mon monde s’était écroulé autour de moi. Mon paternel, ça a toujours été mon modèle, mon rocher, celui sur lequel je pouvais me soutenir devant toutes les épreuves, c’est celui pour qui j’ai décidé de travailler dans les forces de l’ordre, pour suivre son exemple. On était souvent en désaccord, mais je l’aimais, je le respectais, c’était un con, comme tous les pères, qui souhaitait de tout son être que son morveux soit comme lui, droit dans ses bottes, et vers le bon chemin. Sur le bon chemin, oui, droit dans ses bottes, c’est ce que je croyais. Quand j’ai appris que l’accident l’avait touché, et qu’il ne s’en était pas sorti, les bottes se sont cassé la gueule, mes jambes ont quitté le navire, et en arrivant chez ma mère, j’avais la haine, de la rancœur, de la déception. Le « Je serais toujours là pour vous, tu sais. » est partit en fumé ce jour-là, comme si mon héros, mon modèle avait fini par se faire abattre par le super-méchant. Sauf que là, on est plus dans un comics.

Je me souviens pourtant de ces beaux jours, ceux où on allait tous au parc en famille, pour aller pique-niquer, de ces réveillons de Noël, où on invitait nos voisins à manger, même si c’étaient des gros cons, et qu’on ne les appréciait guère, c’était par principe. De toute manière, tout ça, c’est terminé, mon père s’est fait shooté par une voiture, et je ne peux rien y faire, les mecs qui étaient là, se sont tous fait cramé la gueule, ou mis en taule, donc la vengeance, même si elle n’aurait servi à rien est de toute manière impossible. Cette époque de mes dix ans, où je sortais encore de l’école primaire pour aller serrer mon père dans mes bras. Le collège, c’était une toute autre histoire, devoir prendre le bus, c’était une chose, ne pas voir celui qui m’a tenu dans ses bras depuis ma naissance, s’en était une autre. Ce n’était pas vraiment sa faute, mais il devait aller travailler, c’est pas comme s’il avait le choix, à l’époque. Puis, y a eu ce type, qui se foutait de ma gueule, parce que j’ai « Une gueule vachement normale, pour quelqu’un qui a un prénom de fabricant de chaussures » Les sonorités asiatiques, c’est vraiment cool. Je n’ai pas voulu envenimer les choses, pour ne pas perdre la fierté que mon père avait de moi. Au début. Puis, très vite, ses amis sont partis en vrilles, ils se sont tous foutu de ma gueule. Et, ça a dérapé. J’ai attrapé le premier à ma portée, et je lui écrasé la tronche contre le banc en béton. Impulsivité, bonjour. Doit bien y en avoir trois ou quatre autres de ses potes qui m’ont jeté au sol, et puis, ils m’ont un peu tabassé, rien de bien méchant, juste une côte fêlée, un œil ecchymosé, et aussi peut-être une arcade sourcilière en sang, mais rien de bien méchant, encore une fois. Puis bon, si on oublie la convocation chez la principale, les trois heures de colles, et le rapport d’incident pour violence aggravé, on va dire que j’ai plutôt bien réussi mon coup. Le type qui s’est pris le banc, lui par contre, c’est un autre cas. Il est allé à l’hosto, direct après, et son pif ressemble plus à un angle droit qu’à une courbe. Il pourra utiliser son nez comme une équerre. A la maison, par contre, j’ai été obligé de m’expliquer sérieusement, sur le pourquoi j’avais fait ça. Et là, j’ai regretté ce que j’avais fait. Mon père, avait perdu la confiance qu’il avait en moi.

Et puis, à force, plus je devenais grand, et sérieux, plus cette confiance revenait, mon paternel, avait compris depuis le début, que c’était ce que faisaient les garçons de mon âge. A cet âge-là, on ne voit la vie encore que par des coups de gueules, pour les demoiselles et des coups de boules pour les garçons, autant vous dire que ce n’était pas de tout repos tous les jours. A mes dix-huit piges, j’avais mes trois poils sur le menton, une bécane, comme à peu près tout le monde. Alors j’ai fait des conneries un peu plus grosses. Piquer un peu d’essence, ce n’est pas si compliqué, quand on y regarde bien. Juste un peu dégueulasse la première fois. Après, on s’y habitue. Je devais payer ma propre consommation de carburant, et sans travail, sans rien, ça devenait compliquer, alors il fallait bien que je trouve un moyen. Encore une fois, mes parents ont fini par être au courant. Je n’avais pas forcément la foi de rester dans cette maison, où un regard me disait tout ce que je voulais éviter d’entendre. Alors, j’ai été lâche, et j’ai quitté le foyer familial, et je me suis engagé pour mon service militaire, un peu d’ordre et de discipline ne m’aurait pas fait de mal. Malheureusement pour moi, vingt pourcent physique, quatre-vingt pourcent mental, j’ai eu du mal à l’assimiler, on peut se l’avouer, ce type qui se sert plus de ses poings que de sa tête, c’était moi. Mais tout ça, ça m’a entraîné, en ressortant, après plusieurs mois, j’étais devenu une montagne de muscles, je pouvais enchaîner plusieurs kilomètres de courses, sans finir en PLS. Et surtout, je m’étais assagi, j’avais mûri.

Vingt-et-un ans, pas une ride, mais une ferme attention de suivre les traces de mon paternel. Policier, le métier de mon père a toujours été une source d’angoisse pour ma mère, et moi, les soirs où il ne rentrait pas, on se faisait tous les scénarios possibles et imaginables. Tous ces matins, à lui dire au revoir, sans vraiment savoir si le soir, il serait présent pour le dîner. Mais malgré tout ça, j’ai voulu continuer ce que mon père avait commencé. Par contre, j’avais été clair à mon arrivé, pas question, que je me retrouve dans les papiers, ou même dans les bureaux. L’ordre et l’autorité n’étaient toujours pas devenus mes plus proches amis. Alors, j’ai demandé à être sur le terrain, m’immiscer dans les groupes pour les démantelés, un par un, je voulais faire ça. Ils ont fini par accepter. Et j’ai commencé à me teindre les cheveux, pour passer inaperçu, j’ai même mis des lentilles, qui, au début, me faisait passer pour un con, mais que très vite, tout le monde a fini par aimer, certains de mes collègues me regardaient comme un monstre de foire, d’autres se foutait juste de ma gueule, et puis y a ceux qui en avaient juste rien à carrer.

Et puis, il y eut Cheryl. Elle était devenue ma collègue, et soyons honnête, j’ai tout de suite voulu lui plaire. Puis, j’aimais ses manières, quand elle avait une idée dans la tête, elle l’avait pas autre part. D’ailleurs, elle m’aura bien fait galérer, cette femme n’était pas facile à avoir. Mais une fois que j’ai réussi à l’avoir, je l’ai gardé au plus près de moi. Je sais bien qu'une femme ne se possède pas, et qu'elle n'est pas un objet manipulable que l'on garde pour son propre bien. Mais je me rappelle encore de notre première rencontre, toutes les pics qu’on s’est envoyés, elle par rapport à mes cheveux qui, faisaient d’après elle « Néon vivant » et moi, je rétorquais sur sa façon d’être miss parfaite. Je ne sais pas si madame était sérieuse, mais moi, je prenais ça sur le ton de la rigolade, puis, elle a fini par accepter que je serais son compagnon de bord, et j’étais certainement mieux que les gras du bide qui me servent de collègues et qui ne bougent leurs culs de leurs sièges que pour aller acheter un café, et une boîte de donuts. Bon, en réalité, je doute que j’étais sa meilleure option, mais elle n’avait sûrement pas l’envie de se prendre la tête pour ça. Et puis, on peut dire tant mieux, notre job en commun nous a rapproché, alors, j’ai tenté de me faire passer pour l’homme parfait, mais je suis loin d’être parfait, et elle l’avait bien compris depuis le début. Malgré ça, elle m’a laissé une chance, et je l’ai saisi au bout de la… soixante-neuvième occasion, au moins. Elle aurait très bien pu laisser tomber, se dire que j’étais trop long à la détente, mais non, elle n’a pas lâché prise. On a fini par se mettre ensemble, même si au début, c’était le parcours du combattant pour ne pas se faire griller par nos supérieurs. Mais bon, quand on a eu respectivement 23 ans pour elle, et 24 ans pour moi, on a voulu voir un peu plus grand, on vivait déjà à mi-temps l’un chez l’autre. On avait déjà 2 ans et demi de vie commune, donc on a d’abord commencé par acheter un logement ensemble, en vendant nos appartements respectifs. Et puis, on a fini par décider d’avoir un enfant, on pensait être assez mature pour s’en occuper. Et puis Louise Kitaike-Durham était venue au monde. La petite grandissait vite, beaucoup trop vite, et bientôt, elle atteignit la barre des 2 ans. Beaucoup trop rapidement, se dirait-on. Avec le temps, Cheryl et moi avons trouvé de longs sujets de discussions auprès de cette perle qui nous était confiée. Par exemple, par ses boucles d’or qu’y trônaient fièrement sur sa tête et qui, ne provenait ni de sa mère, ni de moi-même. Quant au caractère elle a vite préféré s’adapter à mon comportement qu’à celui de sa mère. Moi j’étais le papa gâteau, celui qui disait oui à tout et qui passait mes matinées à regarder des dessins animés avec elle avant de l’emmener avec elle. Avec maman, c’était bien aussi, mais maman était un peu trop strict au goût de la petite fille. Au-delà de la glace après les cours une fois par semaine en été, maman, elle faisait attention à tout. Et Louise, ça l’a vite ennuyé de tout voir tout le temps contrôlé, alors une fois elle est venue me voir alors que je bricolais et ma gentiment demandé de dire à sa mère qu’elle était assez grande maintenant pour savoir quand manger des cookies. Alors j’ai ri, et je me suis senti obligé de soutenir Cheryl. La blondinette a vite compris que le chantage affectif marchait avec moi, mais elle a aussi compris que sa mère était aussi capable de me faire chanter de son côté.

Et puis, c’est ce qu’on pourrait appeler le drame. Au cours d’une intervention de routine, Cheryl fut renversé par un voyous. Même si à la base, cela semblait comme une simple bousculade, la brune est tombée au sol, sans être capable de se relever. Paralysée par un coup qui ne paraissait être rien. Elle se vidait de son sang sur la chaussée, avant qu’un habitant n’appelle les pompiers du haut de son appartement. Même pas il n’a osé sortir pour voir s’il pouvait lui être d’une quelconque aide. Lorsque j’ai appris ça, j’ai tout de suite voulu étrangler ce type, et le sale énergumène qui l’a envoyé au trépas. Pendant les quelques jours après le décès de Cheryl, Louise n’a pas cessé de me demander où était sa maman, pourquoi elle n’était toujours pas rentrée, et si c’était à cause d’elle qu’elle ne rentrait pas. Alors j’ai dû faire face à la triste réalité, et lui annoncer la mauvaise nouvelle. En utilisant un bel euphémisme. Je lui ai rappelé cet épisode de bob l’éponge où l’escargot finit couché sur le dos, avec des yeux en croix. Et je lui ai dit que contrairement à Gary, maman, elle ne rentrerait jamais. Mais que ce n’était pas sa faute, et qu’elle pouvait dormir sur ses deux oreilles. J’ai vu ses pupilles se dilater et ses yeux commencer à être embuer par les larmes. J’ai voulu rester fort pour elle, mais j’ai finalement craqué. Au bout d’une dizaine de minutes, elle a fini par se calmer, et a fini par demander des dessins animés. Enfin tous, sauf Bob l’éponge, parce que ça lui rappellerait maman, et que ça ne lui ferait pas plaisir pour le moment. Ce jour-là, j’ai vu ma fille grandir à nouveau, encore trop rapidement, et surtout pas dans de bonnes circonstances. Après un an de deuil, j’ai préféré éviter toute relation, par peur de souffrir, et aussi un peu pour que ma petite tête blonde ne soit pas désorientée. Elle par contre tente de plus en plus souvent de me pousser vers les femmes. C’est qu’elle me donnerait presque des conseils de dragues si ça continue.

OVER.
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Dim 27 Mai - 23:48

ESSAI CHAPITRE 1 ROAR


Verre devant moi sur le plan de travail, je me baisse pour attraper le jus de citron verts et le coca cola. Une fois posé, je me retourne pour attraper le rhum cubain. Je mentirais si je disais que le client en face de moi ne va pas raquer pour sa boisson. Si le mélange en lui-même est très simple, le prix est doublé, presque triplé seulement à cause de l’endroit dans lequel il est vendu. Je ne m’en plains pas, bien au contraire, ça me fait de quoi payer mon loyer à la fin du mois, et puis je peux mettre de côté pour des activités en extra. Le verre prêt, je le pose sur le comptoir et attrape les deux billets de cinq dollars qu’il me tend. Je pourrais très certainement vendre les boissons moins chères, après tout, je suis le gérant. Mais avec toutes les charges que je dois payer à cause de ma nature assez particulière, je peux moyennement me le permettre. Sans parler du bar qui me coûte une sacrée fortune pour le tenir à flots. Y a bien un entrepreneur qui voulait absolument reprendre mon bar, peu importe le prix que j’en demandais, mais il n’a pas l’air de comprendre que mon établissement n’est pas à vendre. J’ai besoin de faire tourner mon commerce et de le tenir à flots le temps qu’il faudra. C’est un peu pour ça que j’ai commencé à poster des annonces pour avoir un colocataire.

Pour ceux qui se demanderaient, à cause de mon ossature plus que lourde à cause de mon hybridation, je suis obligé d’investir dans des meubles beaucoup plus massifs. Les poignées de placards qui me restent entre les doigts, les lattes de mon plumard qui se brisent sous mon poids, c’est devenu une habitude. Donc depuis quelque temps, j’investie pour créer mes meubles moi-même, au moins, je suis sûr de ne pas passer à travers pendant que je dors. Ou pas d’ailleurs. Merci le grizzly qui sommeille en moi. J’ai gagné tous les avantages, mais aussi tous les inconvénients de ce truc, parce que bien évidemment, ça marche par paire. J’ai presque voulu pousser une gueulante quand on m’a appris que ça tenait de notre caractère et pas de nos parents. C’est un peu pour ça que j’ai été surpris d’apprendre que ma sœur n’était pas un ours, elle. Quelle chanceuse, sans déconner, vous ne vous rendez pas compte de la merde que c’est d’être un grizzly, je veux dire que la plupart vous prennent pour un bourrin qui dégomme ce qui ne lui plaît pas. Je ne suis pas Hulk, sans déconner.
Bon, sinon, mis à part vous racontez mes déboires, je vais peut-être me présenter avant. Cael Perquis, 111 Kg pour 1m88. Et ça se prononce K-L Père Kiss, on évite les sonorités étranges, là, c’est simple, il n’y a pas besoin de se prendre le chou, vous êtes au courant. Bon, passons, je suis donc gérant d’un bar, et barman dans celui-ci, j’ai 29 ans, j’ai étudié pour devenir graphiste, mais j’ai fini par devenir mixologue, parce qu’il se trouve que malheureusement, les écrans tactiles n’apprécient pas les grosses papattes d’ours, surtout quand faut appuyer doucement sur le stylet.

Mon téléphone vibre, une fois sorti de ma poche, l’heure tardive m’indique qu’il est temps de fermer et de renvoyer tout le monde chez soi. Il ne reste que deux ou trois clients et j’arrive à les faire sortir assez rapidement. Les connaissant, ils vont sûrement aller continuer la soirée dans un autre bistrot, ou chez l’un d’eux. C’est la première fois que je les vois, d’ailleurs, j’admets avoir été surpris par leur obtempération, ça n’a jamais été aussi rapide. Je verrouille toutes les portes, pose les chaises sur les tables, et tout le rituel habituel.
Après ça, c’est direction la maison. J’ai bien mérité ma nuit de sommeil, je dois bien être debout depuis 11h et demi quelque chose comme ça, j’ai été obligé de supporter les caprices d’une cliente pendant bien une heure et demi, et puis, comme tous les soirs, je termine ma journée de travail à deux heures du matin. La radio bug, encore une fois et s’allume sur une station au pif. À ce que m’indique l’écran lumineux dans la voiture, la musique date d’il y a quelques années déjà. Bruno Mars, sans déconner, j’ai l’impression que ce type est dans l’industrie de la musique depuis vingt ans, alors que c’est simplement parce qu’il passe tous les ans pendant je ne sais combien de semaines sur toutes les radios ou presque. Le pire, c’est que ça reste dans la tête et très rapidement on a juste envie d’étriper le chanteur. Je n’ai même pas le temps de me demander si changer la musique serait une bonne idée puisque j’arrive déjà devant mon appartement. Je pourrais très bien me passer de mon véhicule pour faire le peu de chemin qu’il y a entre mon logement et mon bar, seulement ce matin je ne suis pas directement parti au bar. Enfin, je vais éviter de vous faire une description précise de ma matinée, parce qu’elle pourrait vous les briser menues.
En rentrant, je jette mes clés sur la table du salon, évite le monticule de linge sale qui s’accumule de jour en jour dans ma panière et fonce tout droit dans ma chambre. J’ai besoin de dormir urgemment. Non pas que je sois en manque de sommeil, seulement, j’ai besoin d’avoir le maximum d’heures de sommeil possible pour éviter de terminer sur le sol en pleine journée. La plupart des clients sont exigeants, et ce n’est pas comme s’ils avaient spécialement une patience à toute épreuve.
Je peux enfin me réjouir d’être avachi sur mon matelas. Habillé d’un simple caleçon, allongé sur ma couverture et le visage écrasé contre mon oreiller, je peux vous le dire, ouais, je suis bien installé. Par contre mon dos me fait un mal de chien, à croire que les cartons remplis de bouteilles d’alcool n’étaient pas si légers que ça. C’est bien le seul défaut que je pourrais faire à mon corps. Ouais être un ours, c’est sympa pour pleins de raisons, sauf que mon ossature ne supporte pas aussi bien la pression que celle de l’ursidé qui est en moi. En fait, pour être exact, étant donné que j’ai découvert l’étendue de la chose à mes 16 ans contrairement à d’autres, mon corps n’a pas grandi avec un poids et une taille aussi conséquentes qu’aujourd’hui. Du coup, obligé de s’adapter en quelques mois et ça a engendré de belles petites complications. Pour tout vous dire, j’ai dû prendre environ une vingtaine de centimètres et une quinzaine de kilos en un mois et demi et comme si ça ne suffisait pas, j’ai doublé de volume. Résultat des comptes, forcé de me muscler pour éviter de finir obèse ou de m’esquinter le dos et les genoux plus que d’ordinaire.

J’ai à peine le temps de dormir une heure et demi que mon téléphone sonne, pourtant, je n’ai pas programmé de réveil. Après deux sonneries, je m’aperçois que ce n’est pas mon portable qui sonne à n’en plus pouvoir, mais mon téléphone fixe. Qui peut bien m’appeler à quatre heures et demi du matin sérieusement ? Je pousse un râle avant de me lever péniblement de mon lit. Moi qui étais si bien installé. Je finis par décrocher au deuxième appel.
- Oui, c’est pour quoi ?
- Allô, monsieur Perquis, Police de Brooklyn, nous appelons quant à votre fille.
Je fronce les sourcils depuis l’autre bout du combiné. Qu’est-ce qu’il me chante là, je n’ai pas d’enfant.
- Mademoiselle Anabeth Perquis.
Je ne sais pas ce qu’elle peut bien avoir fait cette fois, mais je feinte d’être mon père et non son idiot de frère.
- Oui, je suis son père, qu’est-ce qu’elle a bien pu faire ?
J’ai envie de hurler sur ce représentant des forces de l’ordre parce qu’il vient de me ruiner ma nuit de sommeil, mais à vrai dire, la vraie fautive, c’est ma sœur.
- Oh, rien, cependant, elle se trouvait avec une bande d’individus dans un véhicule, le conducteur était alcoolisé, nous vous appelons simplement pour savoir si vous pouvez venir la chercher dans les plus brefs délais. Dans le cas contraire, nous serons dans l’obligation de la garder au poste jusqu’à 7h ce matin.
Je pousse un soupir.
- Laissez-moi le temps de m’habiller et de monter en voiture et j’arrive immédiatement.
- Très bien, nous vous attendons au 421 Empire Boulevard.
Je raccroche et dépose le combiné sur sa station. Faites qu’elle ne me fasse plus ce genre de coup, bon dieu, ou au moins pas à presque 5h du matin. Enfin, ce qui me rassure au moins, c’est qu’elle n’a pas fait de connerie en soit, et elle n’a pas non plus eu d’accident. Par contre, comme à son habitude elle préfère qu’on m’appelle moi plutôt que nos parents, elle sait très bien qu’elle finirait par se faire étriper par ma mère. Elle à beau être un renard, elle n’est pas aussi rusée qu’il n’y paraît, toujours à se fourrer dans je ne sais quel pétrin.
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Dim 27 Mai - 23:49

HISTOIRE ZERU


Je me souviens de ma chambre dénudée de posters et de meubles. Du parquet grinçant, du lit aux lattes toutes détruites les unes après les autres. De cette chaise avec trois roulettes sur cinq. De ce tapis déchiqueté par les crocs du molosse de la famille. De cette porte inexistante à l’ouverture de mon chez-moi. De ma mère qui claque la porte au nez de mon père après lui avoir hurlé qu’elle voulait le divorce parce qu’elle ne supportait plus son comportement de fainéant.
Mon père n’a jamais été un modèle, de ce que m'a dit ma mère, jusqu’à mes trois ans, il a fait des petits boulots dont il était vite viré à cause de sa fainéantise, à l’aube de mon troisième printemps, il s’est fait éjecter de son travail une nouvelle fois. Et il a fini par choisir de rester à la maison pour m’emmener à l’école le matin et s’occuper de moi à la sortie des cours. Ah ah, la bonne blague, si vous saviez comme je voulais y croire.
Les journées où il oubliait de se lever pour m’emmener, ou qu’il oubliait de venir me chercher, grâce à quoi je devais attendre dans l’école jusqu’à ce que mon proviseur sorte son cul du canapé pour répondre au téléphone. Enfin, quand il n’était pas obligé d’appeler ma mère en panique parce que mon père était en train de décuver.

En fait, le plus gros problème, c’était sûrement de devoir changer de foyer toutes les semaines. De maison, mais aussi de mode de vie. Devoir me débrouiller tout seul sans la surveillance de mon père, et de l’autre côté être trop couvé par ma mère sans pouvoir tourner en rond, c’était chiant. Enfin, j’ai vite fini par prendre mon rythme, et c’était le plus important. Par la suite, j’ai passé les années de scolarité sans grands soucis jusqu’au CE2.
Cette année, j’ai joué à l’imbécile. Entre les amourettes qui arrivaient déjà, vu que j’étais déjà bien formé, les sorties entre amis l’après-midi quand j’aurais normalement dû être en train de faire mes devoirs et puis surtout le fait d’être un pitre en classe, rien n’aidait. Alors, j’ai redoublé, et pour me punir mes parents m’ont envoyé dans un pensionnat. Vachement drôle en sachant que les deux étaient déjà sur la paille. Au bout de trois mois, ils m’ont renvoyé chez moi parce que mes vieux étaient incapables de payer ma pension. À faire ça, ils ont juste réussi à se ruiner un peu plus. Le divorce qui a suivi n’a réussi qu’à leur retirer le peu de pièces qui leur restait dans les poches.
Ma mère a repris le travail comme une folle pour éviter de finir SDF. Mon père, il a continué de laisser couler jusqu’à ce qu’ils finissent par l’expulser. Il m’a fait squatter avec lui l’appart d’un de ses vieux copains. Le soir, je me réfugiais devant mon téléphone à regarder des clips de rappeurs, et de groupe de pop que j’étais obligé de télécharger au préalable. C’est clair qu'UTube nous facilite bien la vie maintenant, enfin les téléphones de maintenant surtout.
Avec le temps, j’ai fini par me passionner pour ces gens qui arrivaient à transformer les mots en phrases percutantes, et puis j’ai fini par vouloir les imiter. À 11 ans, je me permettais déjà le luxe d’écrire des couplets pendant les cours d’histoire. Même si ça ne voulait rien dire et que je passais simplement pour le gamin qui fait le gros dur avec des mots qu’il ne connaît pas, ça plaisait à mes amis, et ça, ça refaisait ma journée.

J’ai continué sur cette lignée pendant bien deux ans avant que certains potes se trouvent une caméra et commencent à me filmer pendant que je rappais mes textes. C’était qu’un jeu, un petit truc à la con, jusqu’à ce que l’un d’entre eux le poste sur une plateforme de vidéos en lignes. La vidéo n’a pas fait un buzz fou, mais certain en redemandait. Ça m’a fait envisager la chose sous un nouvel angle, je me suis demandé si je ne pouvais pas tenter de faire quelque chose de plus travaillé.
Pendant les heures hors cours, on tentait de faire des plans sympas, le soir, je piquais le pc de ma mère pour tout rassembler dans une vidéo, et puis le lendemain, on enregistrait juste le son en off. Bien entendu, on a eu les problèmes vachement drôles, le vent qui souffle dans le micro et ma voix qui termine cachée par le bruit. Et puis le plus gros problème, ça a été quand ma voix a commencé à muer, qu’elle s’amusait à casser en plein pendant le refrain, ou que le mélange aigu-grave vrillait les tympans de tout le monde. Au bout de quelques mois de galères où j’ai dû me justifier auprès de mes abonnés, pourquoi les clips, et même les freestyles se faisaient de plus en plus rares, voire inexistants.
La réponse à cette question venait bien sûr de ma voix qui partait en cacahuètes, mais aussi de mon paternel qui a découvert ce que je m’amusais à faire sur internet. L’un de ses amis lui avait montré la vidéo avec un « On dirait ton gosse, tu ne trouves pas ? » J’ai cru péter un boulon quand je me suis rendu compte que le seul jour où il prenait enfin son rôle de père au sérieux, c’était pour quelque chose qui me rendait heureux et qu’il voulait stopper tout ça. Alors quand j’ai eu mes quatorze années, j’ai eu le droit de choisir chez qui je voulais rester, et j’ai vite coupé les ponts avec mon père.
Par chance, ma mère a compris mes ambitions, et que ce qui partait d’une blague entre amis est vite devenu une passion. Elle m’a supporté, financièrement et psychologiquement. Lorsque j’avais un coup de mou et que j’avais envie d’arrêter, elle me remontait le moral. Quand la caméra nous a lâchés, elle a trimé jusqu’à économiser juste de quoi en payer une nouvelle. Je n’ai jamais pu la remercier comme elle le méritait.
L’année d’après, j’ai reçu un message privé d’un employé de l’agence Kim, qui me disait aimer mes clips et m’invitait à passer des auditions pour voir ce dont j’étais capable. J’y ai réfléchi deux jours avant de poser la question à ma communauté grandissante. Elle m’a immédiatement encouragé à passer les essais et j’ai fini par accepter. Nos billets n’étaient pas offerts, et ma mère a encore une fois été obligée de mettre la main à la poche et d’aligner l’argent sans quoi je ne pourrais rien faire, rien montrer.

Une fois arrivés là-bas, j’ai cru m’évanouir devant la grande ville, même si je me doutais que celle-ci serait grande, je n’aurais jamais pu imaginer l’immensité devant laquelle je me suis trouvé. Pour être honnête, la cité est aux antipodes des villes bourgeoises. Les passants, eux avaient un look étrange, comme si tout transpirait l’argent en eux. Accompagné de ma mère, on a vite atterri devant la secrétaire chargée des réunions pour ceux souhaitant passer les auditions. Une vraie torture, étant donné que je déteste par-dessus tout trop en dévoiler, et surtout parler pour ne rien dire.
Une heure et demi plus tard, j’étais dans cette salle accompagnée de mon angoisse de foirer mon coup, et d’une cinquantaine de clients qui m’avait l’air tous plus chevronnés les uns que les autres. J’ai été surpris par le nombre de participants pour la journée avant de me rendre compte qu’en fin de compte, une grande majorité a fini par passer à la trappe. Au final quand mon tour est arrivé, j’ai bafouillé au moment de me présenter. J’ai directement pensé qu’ils allaient décider de m’éliminer d’emblée comme les autres qui semblaient pourtant confiants en arrivant sur scène. Mais rien de tout cela n’est arrivé et ils m’ont autorisé à faire ma démo avec une certaine réticence. À voir leurs visages, je savais que j’avais intérêt à ne pas me louper, parce qu’ils ne me donneraient pas une seconde chance.
À croire qu’ils avaient fini par apprécier ma prestation étant donné qu’ils ont fini par me donner une chance et m’ont intégré à l’entraînement. Pratiquement toutes mes journées se résumaient à travailler, manger, travailler, dormir. Pratiquement aucune pause ne nous était accordée pendant la journée et c’était insupportable, mais à la vue de la pression qu’ils me mettaient, je me devais de réussir. Ils étaient prêts à me jeter à la moindre occasion, au moindre problème, ils auraient tout fait pour en prendre un autre. Heureusement pour moi, avec le temps, j’ai fini par prendre de l’assurance, et mon travail a fini par porter ses fruits.
Au bout d’un bon mois, ils m’ont enfin lâché la grappe et j’ai pu un peu plus déborder. S’il m’arrivait de foirer un exercice, ils me laissaient recommencer sans me mettre le couteau sous la gorge pour que je fasse les choses bien. Je peux me permettre un écart ou deux, ce n’est pas si grave après tout, personne n’a jamais été capable de tout chanter sans aucune fausse note.
Parlons un peu de la vie là-bas, si c’était très rude au départ, il m’a fallu moins de deux semaines pour que je puisse prendre le rythme, j’alternais les cours de chant, et les entraînements à la salle de sport. Et puis arriva le jour où l’on m’annonça l’arrivée de ma mère aux urgences après un accident de voiture. L’accident le plus bête du monde, mais aussi le plus meurtrier. J’ai tout fait pour obtenir une autorisation de sortie pour aller la voir. Comme je m’en doutais à l’époque l’accident lui aura été fatal.

Après sa mort, j’ai cru que j’allais devoir retourner vivre avec mon père et les cadavres de bouteilles de bière qui traînaient dans toute la maison, mais à ma grande surprise, il céda et m’accorda le droit de continuer mes études chez Kim. Je voulais continuer ce que j’avais commencé avec ma mère pour lui rendre hommage, qu’elle soit fière de moi quand je la rejoindrais. Les années passèrent rapidement, à tel point que je ne voyais plus les jours passer. Je ne sais pas si c’est à cause de mon jeune âge qu’ils ne m’ont pas donné ma chance avant, mais ils ont finalement attendu l’approche de mes 19 trimestres pour enfin me proposer un contrat. Rentrer dans un groupe de pop.
J’ai directement été emballé par l’idée avant de me rendre compte que malheureusement pour moi, j’étais le plus vieux. Et que les trois compères qui m’accompagnaient n’étaient pas de taille. J’avais l’impression que l’on se moquait de moi et de musique, qu’on me prenait juste pour une tête d’affiche et que les trois à côté de moi servaient à la même chose. Surtout le benjamin de la fratrie, Anthony n’était qu’un enfant,il était trop jeune, je pensais qu'il était là seulement grâce à son nom, et s’il n’avait pas l’étoffe d’une idole à l’époque, il ne mérite pas la fan base qu’il se coltine aujourd’hui. J’ai bien tenté de le remettre à sa place quand il a commencé à devenir arrogant, mais Emir m’a vite recadré pour que j’évite d’empirer les choses. Le plan a échoué.
Deux années plus tard, j’arrive toujours à supporter les deux plus jeunes du groupe même si hors spectacle les tensions sont toujours présentes. Je pourrais les ignorer, mais c’est plus fort que moi. J’ai réussi à négocier avec mes employeurs pour pouvoir garder un contrôle complet sur ma chaîne UTube pour pouvoir garder un contact avec ma communauté. Ils ont accepté et m’ont autorisé à faire des vlogs pour un plan de vue marketing. Plus je montre mon visage, et plus je me fais connaître, plus on me connaît, plus on s’intéresse à ce que je fais, plus les gens s’intéressent à 4U. Et là, c’est un véritable pactole qu’on récolte. Seule ombre au tableau, il faut faire attention à ne pas dévoiler trop de choses, et surtout pas ce qui pourrait attirer la haine des spectateurs. Il faut leur donner ce qu’ils ont envie de voir, sans quoi c’est la fin.
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Apolonia W. A.-Werner
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Dim 27 Mai - 23:49

HISTOIRE ALEXEI


Le tabac froid encore tassé dans un mug rempli d’eau marron. Mégots sur mégots empilés, triste allégorie de ma vie écoulée. Ma première clope, je l’avais volée à mon père, il laissait toujours un paquet dans la poche de son manteau. Et un soir où il était parti se coucher plus tôt, je me suis faufilé dans le salon, et je l’ai attrapée avant de partir en vitesse dans ma chambre. J’ai bien mis une semaine avant de la porter à mon bec et de la fumer. J’avais quatorze ans et j’ai détesté cet instant, j’ai recraché mes poumons parce que je ne savais pas comment faire à l’époque.

Et puis quelques jours plus tard, il y a eu un accident. Un chauffard qui a pris un mauvais virage. Le même qui m’a volé mon paternel, alors j’ai craqué, moralement, j’étais à plat, je me suis laissé entraîner par les plus vieux de mon quartier. Ils m’ont fait toucher mes premiers fusils, m’ont appris à décrasser une arme de poing, m’ont donné l’espoir de pouvoir devenir un petit bandit qui prendrait sa revanche. Mais comment se venger d’un mort ? Rien à faire, pas moyen de ramener mon père.
Quelque temps après ça, j’ai fait la rencontre de Sylvia, je n’étais pas en forme, pour ne pas dire que j’étais totalement effondré, elle m’a trouvé là, et puis de fil en aiguille, on a fini par mener une petite relation. On s’aimait, on voulait y croire. Et puis on s’est rendu compte que finalement, on se servait juste de support, l’un pour l’autre, alors on a fini par se quitter sur une bonne entente.
Elle m’avait permis de m’éloigner un peu des mauvaises fréquentations de mon quartier, mais quand ça s’est terminé, j’y suis retourné. Je voulais retrouver un soutient, ma famille de substitution. Et plus le temps passait, plus je me suis fait une place chez les adultes. Alors à seize ans, rien de plus normal que de me retrouver avec une pistolet sur le dos de la main. Bien entendu, ma mère à un peu hurler à l’hérésie. Bien entendu, elle a essayé de m’en tirer tant qu’il en était encore temps. Bien entendu, ça à juste réussi à faire tout le contraire.

Alors son dernier espoir s’est tourné vers Xényla, tout le monde donnait de l’espoir dans cette école, il n’y avait pas mieux, et puis d’après une de ses collègues, l’éducation y était ferme, pas moyen de broncher. Je me suis vite fait emmerder par certains mecs à cause de ce que je portais sur la main. Faut croire que les casses noix de la capitale n’avaient pas l’air heureux de voir un petit nouveau membre d’un clan, grand bien leurs en fasses, je n’avais pas spécialement envie de cohabiter avec les fils-à-papa.
J’ai terminé ma scolarité en passant inaperçu, et vu que j’avais une condition physique très correcte, ainsi que des notes excellentes dans les matières scientifiques, j’ai été voir le principal de but en blanc pour lui demander de me prendre comme de prof. Ayant étudié mon dossier, il était obligé d’admettre que j’étais qualifié pour ce poste, d’autant plus que je n’étais, et ne suis toujours pas une personne qui lâche l’affaire facilement avec ses élèves.
Bref, j’ai fini par avoir mon poste, et j’ai gentiment proposé d’être professeur principal des Libertés. Ça m’a été accordé, bien entendu, et depuis, j’entraîne ces sales gosses. Et puis, j’ai rencontré celle qui m’a mis minable aujourd’hui.

Miranda Malatesta. Si la première fois qu’on s’est vu, c’était par l’intermédiaire d’une défunte collègue. Au départ, elle était surtout saoulée de devoir jeûner un temps pour venir m’en parler, elle m’a ensuite piqué une clope — que je ne manquerai pas de récupérer — et puis on a bu un café chez elle. Drôle de rencontre qui a vite conduit à une relation un peu plus intime. Mon corps est d’ailleurs toujours en train de me rappeler les sentiments que j’ai pour ce bout de femme. Enfin, ça pourrait être pire si le médecin du lycée ne venait pas régulièrement pour me rendre la vie un peu plus supportable.
C’est un peu à cause d’elle si on en est arrivé là. Ma douce est quelqu’un de très possessive et jalouse. Et même si d’habitude les crises de jalousie envers la demoiselle ne sont jamais trop importantes, là, on a dépassé un point. On a dépassé le point où elle vient de me rabattre la porte à la gueule en m’annonçant que c’était fini entre nous.
Voilà pourquoi je me retrouve dans cet état-là, complètement torché, partagé entre l’idée de jeter mon téléphone une énième fois contre le mur, en n’apercevant pas l’ombre d’une réponse de sa part, et celle d’aller me coucher parce que parler tout seul à ma télé, ça suffit.
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Dim 27 Mai - 23:51

HISTOIRE LEO


Bouteille de Jack à droite, cendrier à gauche, étalé sur le lit, il regarde sa conquête de la soirée sous la couleur du néon. La chambre éclairée de rouge montre les deux adolescents ainsi que leurs vêtements éparpillés un peu partout sur le sol. L’horloge numérique indique deux heures du matin. Merde. Le couvre-feu était commencé depuis bien longtemps maintenant. Aucun moyen de sortir d’ici et de rentrer à Xényla sans risquer de se faire canarder à vue. Il le savait bien en allant dans cette boîte qu’il ne pourrait pas rentrer.
Fixant le cadran numérique, il est partagé entre l’idée de rester là et celle de risquer sa vie en sortant dehors. Dans la boîte de nuit, il avait bien été clair sur la situation, ils ne passeraient pas le reste de la nuit ensemble. Il se demande si elle compte le jeter dehors, maintenant que l’accord est terminé. Cas échéant, il sera obligé de passer entre les balles des centaines de militaires qui le séparent de son lycée. Il voit le postérieur de la jeune fille se soulever du matelas, puis se diriger vers la cuisine.
« Tu ne devais pas y aller ? » Après un rapide regard sur l’horloge, il soupire. Si. « Laisse-moi juste dix minutes. Va falloir que je galope en sortant. » Elle réapparaît dans l’encadrure de la porte menant à la cuisine, un sourcil arqué. « Ah, ouais. Ça. On avait un arrangement à la base. » Le visage enfoui dans le matelas, il enrage. « Je sais. Pas la peine de me le rappeler. » Elle soupire à son tour, il a toujours détesté cet élan de condescendance. Cette pitié que certains ont pour lui qui n’est pas nécessaire. Enfin, cela reste toujours mieux que le regard méprisant de celui qu’il avait appelé son père. « Bon, écoutes. Restes pour ce qui reste de la nuit, mais pas de coup tordu, pigé ? » Il hoche la tête. Non, non, ne t’inquiète pas, je vais surtout dormir.

Il se relève, passe une main dans son amas de cheveux et part à la recherche de son caleçon égaré dans la bataille. Une fois qu’il est remonté sur ses hanches, la jeune femme toujours en train de le fixer s’approche discrètement de lui. « C’est quoi ça ? » Le doigt glacé de celle-ci vient caresser les marques qui couvrent son dos, ses épaules. Il s’en mord les doigts. Très mauvais moment pour parler du passé et de lui. « Ah, c’est rien, une longue histoire, pas très sympa à écouter. » Elle le fixe. « Pas très sympa à écouter, ou à raconter ? » Les deux ?
Il secoue la tête, pour enterrer ces mauvais souvenirs qui le hantent. Un jour, il paiera. Fruit d’un adultère, mère en hospice, un père à leurs trousses et une demi-sœur portée disparue. Bilan peu flatteur pour le canidé. À sa naissance, le paternel du brun ne montrait aucun signe d’animosité, il lui semblait même plutôt sympathique en sa compagnie. Il devait se dire qu’il n’était pas une grande menace après tout, qui pourrait bien se rendre compte de la différence, certainement pas lui. Un chat est un chat. Mais les chats ne font pas des chiens et il n’aurait jamais dû naître chien.
Hurlement, rage, voilà ce que devenait peu à peu le quotidien du jeune Abberline. Le père s’est mis à boire. Trop. À frapper sur sa mère. Et puis un jour, où il avait un peu trop forcé sur la bouteille, il s’est mis à cogner son gamin. La pourriture qui n’était pas de lui. L’allégorie de la rébellion, de l’infidélité de sa femme.
Alors, le mois où il devait partir pour son travail, ils ont fait leurs valises et ont quitté le foyer familial, comme Lily plusieurs années avant. À 14 ans, lui et sa mère ont choisi de refaire leur vie sans se soucier de la maltraitance que pouvait leur infliger la figure masculine de la maison. Depuis, il a fait du chemin. Sa mère jugée inapte et dangereuse pour elle-même, à cause d’une vue en trop haute perdition, a été placée dans un hospice. Quant à Léo, il fut envoyé à Xényla, certainement pour qu’il ne termine pas comme son père. Il passa l’examen d’entrée avec des notes à ras des pâquerettes, sa mère l’ayant obligé à travailler. Elle savait que sinon, il ne passerait les grilles de ce lycée que pour en ressortir et ne plus jamais y revenir. Et elle n’avait pas les moyens de payer les frais d’inscription, pas sans alerter son mari qu’elle fuyait.
« Bon, on va dire que je laisse tomber. On se couche ? » Il sourit, avec cette mine d’idiot fier de sa bêtise. « Tu ne crois pas qu’on en a déjà fait assez pour ce soir ? » Elle rigole. Bingo.
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